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Fr Notes Utiles / BDSM

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Qu'est-ce que le BDSM ?

Le BDSM désigne une vaste variété d'activités consenties de nature sexuelle ou indirectement liée à la sexualité. Ces quatre lettres peuvent être lues soit comme les initiales de Bondage, Domination et Sado-Masochisme, soit comme une forme condensée de Bondage & Discipline, Dominance & Soumission, et Sadisme & Masochisme.

Qu'est-ce que le "Bondage", dans ce contexte ?

Le "bondage" est un anglicisme désignant le fait d'attacher et bâillonner quelqu'un, généralement à l'aide de cordes. Cela peut aussi se faire par le biais de chaînes, d'un enfermement en cage, ou d'une simple interdiction de bouger. Ce dernier cas est parfois catégorisé comme de la "discipline".

Le bondage doit être consenti, mais il n'est pas nécessairement de nature sexuelle. Le bondage non-sexuel est une forme de BDSM moins répandue, et peut-être considérée platonique ou romantique. Certains pourraient considérer le bondage non-sexuel comme une forme inférieure de bondage, mais cette idée est on ne peut plus fausse.

Si le bondage n'est ni sexuel ni consenti, c'est un kidnapping. S'il est sexuel mais pas consenti, c'est une agression sexuelle, et potentiellement un kidnapping aussi.

Qu'est-ce que la Domination et la Soumission ?

Il s'agit d'une relation de pouvoir : une personne choisit d'abandonner son libre arbitre à une autre. Parce qu'elle le veut, pas parce qu'elle y a été contrainte ou forcée d'une quelconque manière. Bien entendu, cela ne vaut que si ledit abandon est accepté par la personne dominante.

Cette relation de domination et soumission peut se limiter à un simple scénario d'une durée allant de quelques secondes à plusieurs heures, ou bien s'étendre davantage. Certaines personnes intègrent cette dynamique de façon permanente dans leur relation.

De par les contraintes de l'anatomie humaine, la plupart des positions les plus commodes pour pratiquer une pénétration sexuelle impliquent qu'une personne se trouve "au dessus", décidant du rythme et des actes, tandis que la personne "en dessous" est plus passive et réceptive.

Les relations sexuelles sont historiquement assumées comme impliquant un homme et une femme, avec l'homme prenant les devants. Par conséquent, il est facile d'associer les rôles de dominant et soumis aux genres masculins et féminins, et d'assumer que l'homme et généralement dominant tandis que la femme est soumise. Comme pour la plupart des préjugés, ce n'est pas le cas , et les relations de dominance n'ont aucun lien avec le genre de leur participants. Le BDSM est neutre en termes de genre. Le dominant comme le soumis peuvent être un homme ou une femme, et être hétérosexuel, homosexuel, ou bisexuel, quoiqu'en dise le schéma Les Femmes Sont Dominantes, les Hommes Sont Soumis. De plus, ils ont cette dynamique parce qu'ils le veulent et l'ont choisi, pas parce qu'on leur appris que "c'est comme ça que ça se passe".

Enfin, les personnes impliquées ont le choix détaillé des parties de leur relation qui sont ou non inclues dans leur jeu de domination. Ainsi, la personne dominante n'a souvent aucun contrôle sur la vie professionnelle de la personne soumise, en particulier lorsque ladite personne soumise a une attitude beaucoup plus dominante dans le cadre de son travail, ce qui n'est pas rare.

Qu'est-ce que le Sadisme et le Masochisme ?

Un masochiste veut ressentir de la douleur, de la bonne façon, par la bonne personne, dans le bon contexte. Cela peut prendre la forme de fessées, de coups de fouet, de cire chaude, et plus encore ; c'est là l'origine du schéma Trop Coquin Pour Être Torturé. Si la personne procurant ces expériences les apprécie aussi, elle est ce qu'on appelle un sadique. Ces personnes associent généralement une empathie et une éthique à leur sadisme, et non sont donc aucunement dangereuses ou destructrices. Cependant, une personne qui serait à la fois un sadique sexuel et un psychopathe est une affaire tout autre.

À noter également que le "BDSM" est un panel de "pratiques", tandis que le terme "sado-masochiste" est souvent appliqué à des personnes intéressées par le BDSM même si elles ne pratiquent pas vraiment le S&M. En ce sens, le sado-masochisme serait un intérêt, un désir, une préférence, ou une orientation, tandis que le BDSM ou le Sadisme & Masochisme seraient les actes qui l'expriment.

Donc, c'est tout ça mélangé ?

Certaines personnes combinent les trois aspects, tandis que d'autres se limitent à un ou deux. C'est un large éventail de choix. Certaines personnes sont masochistes sans être soumises, tandis que d'autres sont soumises sans vouloir que la douleur fasse partie de cette dynamique. Parmi les personnes appréciant à la fois le D&S et le S&M, certaines apprécient chaque aspect à sa manière, tandis que d’autres apprécient l'un et n'ont recours à l'autre que pour renforcer l'expérience. De même, certaines personnes apprécient à la fois les rôles de dominant et de soumis ; une telle personne est souvent désignée comme étant un "switch". D'autres n'apprécient que l'un des deux rôles.

Le même chose s'applique pour les fétiches sexuels. Il n'y a aucun lien inhérent entre aimer se faire fesser et aimer les vêtements en cuir, mais les deux font partie de la même culture.

À quand remonte le BDSM ?

Les pratiques sexuelles actuellement catégorisées comme BDSM remontent à très loin. Certaines datent probablement d'avant l'humanité elle-même, l'instinct de domination et de soumission étant présent chez toutes les espèces sociales. Quand au sadisme et au masochisme, ils sont mentionnés dans le guide du Kama Sutra. Des façons érotiques de frapper, griffer et mordre ont chacune droit à un chapitre dédié. De plus, la domination féminine est mentionnée dans un chapitre, comme un fantasme intéressant ; la domination masculine n'est pas mentionnée, l'Inde ancienne étant très patriarchale et celle-ci étant donc considérée comme la "norme".

La construction sociale voulant que de telles pratiques soient catégorisées comme du "BDSM", en revanche, est assez récente. La communauté du cuir s'est épanouie après la Seconde Guerre Mondiale. Après cela sont apparus les concepts de B&D, D&S, et S&M, qui ont été réunis sous le sigle BDSM. La culture entière est basée autour d'un concept nommé Sûr, Sain et Consensuel, ou parfois Sain, Sécuritaire et Consenti, reflétant les valeur d'individualisme, de respect mutuel et d'attention envers l'autre de la civilisation moderne.

Les mots "sadisme" et "masochisme" ne désignaient à l'origine que les jeux sexuels inclus dans le BDSM. Ces mots furent inventés au XIXe siècle par le sexologue Krafft-Ebing. Celui-ci dériva ces termes des noms du Marquis De Sade et de Leopold von Sasher-Masoch, deux aristocrates auteurs de pornographie sado-masochiste. Sade a écrit des satires avec une forte dose de Fétiche Originel dans lesquels les autorités étaient présentées comme des hypocrites lubriques qui oppressaient la population, tandis que Masoch écrivait sur son désir romantique d'être dominé par une femme. Les deux auteurs firent usage de Ne Faites Pas Ce Truc Cool pour faire passer leurs idées en douce. Masoch le fait de façon classique, son personnage Séverin changeant sa façon d'être à la find e l'œuvre. Sade joue la carte du cynisme au maximum avec une totale inversion, l'innocente et moralement droite Justine se retrouvant à vivre un véritable enfer, tandis que la pragmatique Juliette parvient à se construire une belle vie.

Un siècle plus tard, la signification de ces mots a grandement varié, globalement en mal. "Sadique" fut utilisé comme une insulte pour les personnes viles ou même monstrueuses qui aiment faire souffrir les autres, tandis que "masochiste" fut similairement employé envers les personnes jugées auto-destructrices. Il n'est pas rare lorsqu'il s'agit de refuser d'aider une victime de violence conjugale de la traiter de "masochiste", insinuant qu'elle fait sembler de ne pas apprécier les coups juste pour attirer l'attention. Aujourd'hui, ces deux définitions commencent à s'estomper à mesure que les véritables sadisme et masochisme commencent à être plus socialement acceptés.

C'est quoi, cette histoire de SSC ?

Abréviation de "Sûr, Sain et Consensuel", ou parfois de "Sain, Sécuritaire et Consenti", il s'agit d'une ligne directrice de base : si quelque chose n'est pas les trois, alors ce n'est pas du BDSM mais une forme d'abus ou d'agression, et il ne faut pas le faire. Bien entendu, il s'agit d'un très vaste sujet, au point qu'il ait droit à son propre article, et à un autre sur la seule notion de consentement. Et ce n'est malgré tout pas suffisant : des livres entiers ont été écrits sur le sujet.

Correctement pratiqué, le BDSM est dénué de risques d'infection, de maladie, et de grossesse non-désirée. Bien sûr, "correctement pratiqué" implique beaucoup de choses. Il ne faut pas le combiner avec des relations sexuelles, à moins d'être correctement protégé. Il faut éviter d'abîmer la peau, ou le cas échéant d'avoir des relations sexuelles. Il faut faire attention à la circulation du sang, aux voies respiratoires, et aux zones sensibles telles que les reins. Et surtout, surtout, il ne faut pas prendre des œuvres de fiction comme exemple ; voir la liste des [Common Hollywood Sex Traits].

Quid du BDSM dans les œuvres et les schémas ?

Il y a trois façons répandues de mettre en scène le BDSM au sein des œuvres : montrer un personnage ou un groupe pratiquant le BDSM, mettre en scène des évènements intéressants ou sexy d'un point de vue BDSM (sans nécessairement être du BDSM dans le contexte), et présenter les dynamiques et les nuances où certaines limites sont fixées.

Les représentations fictives des amateurs de BDSM tombent souvent dans le traditionnel Le Bondage C'est Mal, où le fétichisme sexuel n'est présenté que comme l'un des symptômes de la répugnante dépravation morale d'un personnage, ou le plus récent Bondage Intellectuel, qui présente les personnes intelligentes et instruites comme adeptes fétichistes (que ce soit vrai ou non, les "mises en scène" BDSM sont souvent plus fréquentes parmi les classes fortunées, du fait du coût des différents costumes et accessoires impliqués). À mesure que le BDSM est devenu plus accepté par la société, davantage d'œuvres se sont mises à le représenter comme une Déviance Accessoire, où l'intérêt d'un personnage pour celui-ci est mentionné sans que cela ne serve particulièrement de caractérisation ou de message moral. Parfois, les adeptes de BDSM se retrouvent dans le rôle de Sous-Culture du Jour.

Représenter des évènements d'une façon que les fans de BDSM peuvent trouver sexy peut se faire de multiples façons. Trois des schémas les plus courants pour cela sont Maltraitance Idéalisée, Restreint et Bâillonné, et Fessée Coquine.

Lorsqu'il s'agit de présenter les dynamiques et limites du BDSM, les schémas suivants sont souvent utiles :

Comment cela a-t-il évolué au fil des décennies ?

La perception globale du BDSM a grandement évolué avec le temps. Avant les années 1990, ces pratiques étaient principalement vues comme dépravées ou destructrices, voire les deux à la fois. Passé cette période, il fut plus fréquent de les représenter comme quelque chose dont l'on pouvait rire sans méchanceté, ou comme quelque chose de sexy connotation négative.

Au fil des années 1990, de nombreux organismes ont changé leur vues officielles sur le BDSM. Auparavant, la psychiatrie considérait le sadisme et le masochisme comme des pathologies mentales ; désormais, elle admet globalement que le BDSM est sain dès lors qu'il est pratiqué correctement et dans le cadre du consentement mutuel. Bien qu'étant des évènement importants, ces changement de politique sont plus une résultante de l'évolution du discours public qu'une cause de celle-ci.

Pourquoi les gens aiment-ils le BDSM ?

Il y a de nombreuses raisons. Certains aiment les sensations physiques, certains aiment s'évader en jouant un rôle dans le cadre d'un scénario. Certains aiment les sensations de contrôle et de responsabilité qu'amène la position de dominant, certains aiment la libération du choix qu'offre la soumission. Certains y voient un frisson d'excitation, d'autres y recherchent un sentiment de sécurité.

La plupart des gens qui apprécient le BDSM prennent également du plaisir dans les relations classiques. Pour certains, il n'y a aucune honte dans l'un ou dans l'autre. Pour d'autres, la soumission est une façon d'échapper à la culpabilité sexuelle : en jouant le rôle d'une victime innocente, ils peuvent prendre plaisir dans l'acte sans s'en sentir coupable. Pour d'autres encore, la culpabilité ne vient pas naturellement, mais ils choisissent de cultiver ce sentiment et de se trouver des excuses pour justifier de devoir être "punis" — pas par véritable culpabilité, mais parce que ça leur plaît. On pourrait comparer cela à des personnes paisibles ou même pacifistes, mais qui aiment jouer le rôle d'un conquérant avide de carnage dans des jeux de stratégie, savourant leurs actes sociopathes car les autres joueurs ne souffrent pas véritablement du massacre de leurs citoyens virtuels.

Le BDSM peut être une excellente activité pour créer des liens dans une relation amoureuse. Cela peut sembler contre-intuitif, mais c'est en fait plutôt logique. À quel point devez-vous vous fier à votre partenaire (ou vos partenaires) pour mettre votre intégrité physique entre leurs mains ? À quel point devez-vous lui faire confiance pour vous laisser attacher et lui permettre de faire tout ce qui lui plaît de vous ? Et êtes vous absolument certain de savoir ce qui va se passer ? Le BDSM peut être un moyen de découvrir la face cachée de quelqu'un. Et par conséquent, cela peut très mal tourner, ce qui renvoie directement à la question de la solidité des liens entre les personnes impliquées : non seulement cela révèle à quel point votre partenaire vous respecte, mais le BDSM fonctionne au mieux lorsqu'il implique des personnes qui ont déjà beaucoup discuté de ce qu'ils aiment et recherchent dans une relation physique. Rien que le fait d'avoir ces discussions permet d'en apprendre beaucoup sur la personne en face, et peut se montrer très bénéfique, même sans passer à l'acte.

De plus, le cerveau humain apprécie généralement être stimulé. Si notre travail n'implique pas d'activité physique, nous faisons de l'exercice. Nous mangeons des friandises aigre et amères, malgré le fait que nos papilles gustatives aient à l'origine évolué pour nous signaler les aliments périmés ou empoisonnés ; nous n'aimons pas ce qui est excessivement aigre ou amer, mais en petite quantité, c'est agréable. De la même manière, personne n'a envie de se faire briser les rotules à coups de marteau, mais certains prennent du plaisir à se faire fesser. Dans le même ordre d'idée, être habitué à un peu de douleur peut pour certaines personnes rendre plus supportables les douleurs plus sévères.

Mais le BDSM est-il toujours une bonne chose ?

Bien qu'aucune forme de sexualité Saine, Sécuritaire et Consentie ne soit intrinsèquement destructive, toutes les formes de sexualité peuvent être dérivées de façon destructrice ou auto-destructrice. Il est toujours important de faire attention à la santé physique et émotionnelle de son ou sa partenaire comme de soi-même.

À une époque, la psychiatrie considérait que les relations hétérosexuelles au sein d'un mariage étaient toujours une bonne chose, même non-consenties, tandis que les sexualités dites "déviantes" étaient intrinsèquement mauvaises. Fort heureusement, ces croyances sont obsolètes. En 1990, le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux cessa enfin de condamner le sado-masochisme ; avant cela, être un sadique ou un masochiste sexuel était considéré comme un trouble mental. Dès lors, seuls les sadiques violeurs et les masochistes auto-destructeurs rentrent dans ce cadre ; ceux qui respectent le SSC sont considérés comme sains d'esprit. De nombreuses recherches scientifiques concluent également qu'un sado-masochiste n'est pas instrinsèquement malheureux ou destructeur, et n'est ni immoral ni malsain à moins de partir du principe que le BDSM en soi est immoral et malsain.


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